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Vers la réconciliation en Sierra Leone : des religieuses y travaillent

6 Nov, 2023

Dans une ville du nord de la Sierra Leone, les survivants et les combattants de la guerre civile (1991-2002) vivent côte à côte en tant que voisins et même amis.

Maria et son voisin Amara sont devenus les meilleurs amis du monde : il y a vingt ans, au plus fort de la guerre civile qui a fait environ 70 000 morts et 2 600 000 déplacés, Amara et un groupe de soldats rebelles ont assassiné la famille de Maria, l’ont violée, lui ont coupé les orteils et l’ont laissée pour morte.

« Maria a été capable de me pardonner, et nous nous serrons la main et communiquons tous les jours », a déclaré Amara, 40 ans, ancien enfant soldat recruté de force à 13 ans par un groupe rebelle.
Il ajoute : « Quand je l’ai rencontrée lors des séances de réconciliation et que je me suis agenouillé, que j’ai pleuré et que je lui ai demandé pardon, elle m’a pardonné ».

Grâce aux efforts de réconciliation des religieuses, Maria a pu pardonner à Amara et à ses agresseurs. Elle précise : « Je ne me sens pas du tout mal. Je prie pour que la Sierra Leone reste toujours en paix. La haine n’est pas bonne. La vie doit continuer ».

Maria et Amara font partie des centaines de survivants et d’auteurs de crime qui ont bénéficié de l’aide des religieuses et d’autres organisations favorisant la guérison et la réconciliation dans diverses communautés en Sierra Leone depuis la guerre civile, qui a duré 11 ans.

Selon une religieuse témoin de la guerre civile à ses débuts, la cause principale de cette guerre était l’intérêt du Président de l’époque pour les diamants et la dictature. Elle indique que les souffrances extrêmes de la population dues au manque de développement, à la pauvreté, à l’absence de salaires, la faim et la mauvaise santé, ont agi comme un catalyseur de la guerre civile.

Les religieuses ont rencontré les victimes dans leurs maisons, leurs églises et d’autres rassemblements, leur demandant de reconstruire et de pardonner les injustices commises. Le pardon n’est pas facile, il prend du temps…

 

Photo : ville détruite après la guerre civile.

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