En mars 2003, S.E. le Cardinal Paul Poupard, à la fin de sa conférence du quatrième dimanche de Carême, à Notre Dame de Paris, évoquait sainte Joséphine Bakhita et la citait :
« Même au fond du découragement et de la tristesse, quand j’étais esclave, je n’ai jamais désespéré, parce que je sentais en moi une force mystérieuse qui me soutenait. Je n’en suis pas morte, parce que le bon Dieu m’avait destinée à des choses meilleures. Et je connus finalement ce Dieu que je sentais dans mon cœur depuis que j’étais petite, sans savoir qui c’était ».
Devenue religieuse, à qui lui demande comment, elle répond : « À vrai dire. Je ne le sais pas, c’est Lui qui a tout fait ».
Mystère joyeux de sa première enfance africaine, mystère douloureux de son esclavage, mystère lumineux de sa vie de baptisée et de religieuse, mystère glorieux de sa sainteté.
Sa prière pour sa famille, pour les siens, pour l’Afrique, sa patrie : « Ô Seigneur, si je pouvais voler là-bas, auprès de mes gens, et prêcher à tous à grands cris ta bonté. Ô combien d’âmes seraient attirées vers Toi ! D’abord ma mère et mon frère, ma sœur encore esclave, tous, tous les pauvres gens de l’Afrique. Ô Jésus, fais qu’eux aussi te connaissent et t’aiment ! ».
Que sainte Joséphine Bakhita nous donne de partager son émerveillement devant la Création, la droiture de sa conscience morale, le courage devant les épreuves les plus cruelles, la joie de croire, l’ardeur d’espérer et la ferveur d’aimer le Christ et de le faire aimer.
La sainteté au défi de l’histoire, sainte Joséphine Bakhita, l’Africaine esclave, devenue libre de la liberté des saints, nous montre le prix de la liberté et son sens. « La liberté pour quoi faire ? » s’interrogeait Georges Bernanos. Elle nous répond : « Nous sommes tous appelés à être libres pour aimer d’un même amour Dieu et nos frères ».
Paris, le 30 mars 2003
Intégralité de la conférence de S.E. le Cardinal Paul Poupard : https://peresblancs.org/bakhita_poupard_fr.pdf
Photo : ©PèresBlancs