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Au Rwanda, toujours le souci et la volonté de guérir les blessures

30 Juin, 2023

L’Église catholique rwandaise accompagne les prisonniers pour guérir les blessures de la guerre civile.

On dit que « le temps guérit les blessures ». Presque trente ans ont passé depuis le génocide rwandais (1990-1994), qui a fait environ un million de victimes. Les blessures sont encore vives et il reste encore beaucoup à faire pour obtenir le pardon de ceux qui sont encore blessés. Il y a eu des situations brutales et violentes entre Hutus et Tutsis. Encore aujourd’hui, il y a un grand nombre de personnes en prison condamnées pour ces massacres.

Aide à l’Église en Détresse (AED) gère un programme qui donne aux agents pastoraux les compétences nécessaires pour contribuer au processus de réconciliation dans le pays. Le but de ce programme est que le pardon et la réconciliation deviennent une réalité.

À ce programme collabore le père Ngoboka, directeur de la commission Justice et Paix du diocèse de Cyangugu et bénévole à la prison de Rusizi. Sa principale préoccupation est de préparer les détenus en fin de peine à retrouver une société qui n’est pas encore pacifiée, qui les regarde en les accusant, en les jugeant. La communauté dans laquelle ils vont retourner et s’installer doit aussi cheminer vers la réconciliation. Sinon, la haine reste et la vengeance revient.

Le père Ngoboka explique que le processus de réconciliation implique que les détenus écrivent une lettre à toutes les personnes à qui ils estiment devoir demander pardon. Il y a une demande de pardon et un engagement à vivre en harmonie avec la communauté. La sortie de prison ne met pas fin au processus de réconciliation. La sortie n’est qu’une étape. C’est pourquoi la commission Justice et Paix fait démarrer le processus trois ans avant leur libération et l’accompagnement continue pendant six mois après leur sortie de prison pour permettre aux prisonniers et aux victimes de surmonter leurs peurs.

Des rencontres autour de la Parole de Dieu et des projets communautaires qui leur permettent de travailler ensemble dans un champ ou sur un chantier sont organisés.

 

Photo : Célébration de la journée officielle du pardon et de la réconciliation à la paroisse Hanika (Cyangugu)

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