Du 18 au 24 octobre 2021, c’est la semaine missionnaire ! Nous vous proposons quelques paroles de Célia, volontaire DCC * avec son mari, partis en couple et rentrés après deux années en Côte d’Ivoire. Célia s’est occupée tout d’abord d’un dispensaire catholique et d’un orphelinat. Puis, la seconde année, pour des raisons de sécurité terroriste, le couple a quitté son lieu de mission et a rejoint la deuxième plus grosse ville du pays, Bouaké. Son conjoint travaillait dans la psychiatrie et pour sa part, elle occupait la mission d’éducatrice dans un foyer de jeunes filles.
« Lorsque l’on prend la décision de s’engager avec la DCC, on a l’impression de partir avec sa cape de super-héros en pensant que notre mission sera de sauver l’Afrique ou tout du moins, le pays dans lequel on est envoyé. Et puis, finalement, on se rend rapidement compte que la population ne nous a pas attendus pour vivre son quotidien. En effet, on aide à faire évoluer les idées reçues sur les « blancs », on apporte de nouvelles méthodes ou de nouveaux outils, on échange des idées et des cultures, mais le volontaire doit relativiser son action et il doit se dire que s’il peut aider une ou deux personnes à mieux vivre durant sa mission, alors son volontariat sera pour lui une réelle source d’épanouissement.
Le volontariat fait ressortir des traits de notre personnalité méconnus ou les fait grandir. Ce qui est sûr, c’est que l’on ne peut rester inchangé après une aventure en tant que volontaire.
Pour ma part, j’ai gagné en tolérance et en ouverture d’esprit, notamment sur les religions, les différences et le handicap physique ou mental. Le choc des cultures nous pousse à nous poser beaucoup de questions et à essayer de comprendre avant de juger. Avec notre regard d’occidentaux, de nombreuses mentalités ou actions nous semblent démesurées ou inappropriées au premier abord, mais quand on prend le temps d’y réfléchir, on peut se rendre compte que ce n’est pas si aberrant. Alors il est vrai qu’il est difficile de gérer cette frustration quotidienne d’être impuissant devant tant d’injustice et de pauvreté. Mais on comprend vite que certains changements prennent beaucoup plus de temps et qu’en discutant avec nos collègues ou les personnes que l’on croise sur sa route, on peut faire évoluer les choses et changer certaines mentalités. On apprend à développer sa patience et sa tolérance.
Après deux années de volontariat, je recherche désormais à vivre une vie plus simple et plus écologiquement responsable. On apprend à vivre avec l’essentiel, sans magasin à chaque coin de rue qui nous pousse à consommer toujours plus. On apprend à vivre en se satisfaisant de l’essentiel comme nous l’apprend le pape François dans son encyclique Laudato Si’.
Je souhaite que mes actions du quotidien soient respectueuses et qu’elles aient un sens social et solidaire. Personnellement, je me suis rapprochée de Dieu durant ma mission en me mettant au service des plus petits comme Il nous l’a appris. (…). Entre l’émerveillement, l’ouverture d’esprit et la remise en question, on peut dire que ces deux années d’aventure nous ont bouleversés et profondément changés. »
* Après de nombreuses années de soutien, Aide aux Églises d’Afrique (AEA) a signé, en 2019, une nouvelle convention de partenariat avec la Délégation Catholique pour la Coopération (DCC) qui est le service du volontariat international de l’Église en France. La DCC envoie des volontaires de solidarité sur des missions de 3 mois à 2 ans. AEA aide aux financements des frais de transport et des frais médicaux des volontaires envoyés en Afrique.