La Conférence épiscopale d’Angola et de São Tomé (CEAST) adresse depuis un certain temps des critiques, des avertissements et des propositions au gouvernement du président João Lourenço. Mais le communiqué officiel publié le 7 février par la CEAST, à la suite de son assemblée à Benguela, est alarmant : face à une situation de pauvreté qui touche structurellement plus de la moitié des 32 millions d’Angolais, la situation dans le sud du pays est dramatique. La sécheresse, dont les effets dévastateurs se font maintenant sentir, dure depuis trois ans et les quelques mesures prises par l’exécutif n’ont eu pratiquement aucun effet.
Selon l’évêque de Cabinda, Monseigneur Belmiro Chissengueti, porte-parole de la réunion, la seule issue est que le gouvernement déclare l’état d’urgence.
Selon le document des évêques angolais, il s’agirait d’un acte d’humilité de la part du président Lourenço et des dirigeants du pays, qui aurait naturellement des répercussions directes sur un climat politique déjà surchauffé. En effet, les prochaines élections auront lieu en août et déclarer l’état d’urgence quelques mois avant les élections reviendrait pour le parti au pouvoir à reconnaitre son incompétence et, implicitement, à déclarer aux électeurs angolais qu’il n’est plus capable de diriger le pays.