Zone de transition entre désert et savanes, le Sahel est formé de plusieurs régions de neuf pays africains : sud de la Mauritanie, nord du Sénégal, centre du Mali, nord du Burkina Faso, sud du Niger, nord du Nigeria, centre du Tchad et du Soudan, Érythrée.
La situation des chrétiens varie selon les pays. Les 800 000 catholiques sénégalais – 5% de la population – n’ont pas de grandes difficultés de cohabitation avec le reste de la population. L’islam des confréries musulmanes y permet une coexistence harmonieuse avec les différentes confessions religieuses, y compris au sein des familles.
Au Soudan, les chrétiens, majoritairement de l’ethnie nouba, sont souvent considérés comme des citoyens de seconde zone alors que l’Église n’y a pas encore de statut légal, avec les problèmes que cela pose au niveau de la gestion des biens et de la défense de ses droits.
En république islamique de Mauritanie, les conversions au christianisme sont impossibles mais les 4 000 chrétiens qui y résident, tous étrangers, vivent leur foi sans être inquiétés, même si on note l’émergence d’un islam fondamentaliste soutenu par l’Arabie saoudite.
Trois pays du Sahel, – Burkina Faso, Niger et Mali – sont depuis une dizaine d’années sous la menace de groupes islamistes radicaux qui conditionnent la vie des communautés. Au Burkina les attaques contre l’Église se sont intensifiées depuis 2019 : assassinats, incendies, prises d’otages, de même qu’au Mali et au Niger, où un certain nombre de missionnaires ont dû quitter les communautés qu’ils accompagnaient.
La persécution des chrétiens ou d’autres minorités religieuses est également monnaie courante au Nigeria. L’Église catholique, minoritaire malgré ses plus de 32 millions de fidèles, subit des attaques récurrentes de ses lieux de culte et agents pastoraux.
« Le Nigeria est l’un des pays au monde où il est le plus dangereux d’être chrétien », selon l’ONG Alliance Defending Freedom qui ajoute : « nous savons que chaque année des milliers de chrétiens sont massacrés pour leur foi, des personnes sont réduites au silence, emprisonnées et confrontées à des violences collectives meurtrières au motif de blasphème ».
À l’extrémité est du Sahel se trouve l’Érythrée. Ici, les quelque 200 000 catholiques, musulmans et chrétiens orthodoxes du pays ont tous pour ennemi commun le gouvernement communiste, au pouvoir depuis 1993. Dans sa volonté de tout contrôler, celui-ci tolère les religions mais fait tout pour les affaiblir.
(D’après un article de Mundo Negro)