Une sœur burkinabè, dont la famille habite Ouakara, un des villages attaqués par les terroristes, nous envoie ce message le 2 juin :
« Que la paix revienne dans notre zone !!!
Je partage avec vous le message du curé, P. Norbert Bambio, qui dépeint la situation dramatique de frères et sœurs meurtris dans l’âme et dans la chair :
» Bonjour chers ressortissants de Ouakara,
Que la paix de Notre Seigneur Jésus le Christ soit avec vous tous !
Vous avez certainement appris le drame qui s’est déroulé à Ouakara le dimanche 28 mai au petit soir…
Je suis un curé meurtri de voir la barbarie qui s’est abattue sur mes frères et sœurs. Tout le village de Ouakara est devenu une désolation laissant derrière lui des murs sans vie. Nous, vos prêtres avons pu fuir chacun à sa manière et nous sommes à Tionkuy.
Hier 1er juin, j’ai pu me joindre au convoi des FDS pour retrouver et chercher le strict minimum de nos effets. Nos bâtiments ont été abîmés par endroits par des tirs destructeurs et iniques.
Hier, j’ai fait le chemin de l’exode dans les deux sens….l’exode….ce n’est pas simple !!!
Tous ces hommes, femmes et enfants à pied, vélo, moto, tricycles, tracteurs ou camions, encerclés par les FDS…nous voilà en route pour une destination difficile à décrire.
Mardi 31, j’ai été à l’école de Dampan où une bonne partie de nos frères et sœurs étaient confinés : la misère se lisait sur les visages, l’inquiétude d’un lendemain sans rien. Ils étaient là sous les quelques arbres…ni céréales, ni marmites, ni rien…et pourtant ils ont tout au village ! Comment faire ? Les neveux de Ouakara à Dampan essayaient de leur venir en aide…
Pendant ce temps, ceux qui à Toun, Wakuy, Bankouma, Dora Fakena, Bouan Kosso, Ouarkoye, Pouankuy, Poundou, sans parler de Dédougou, Bobo-Dioulasso ou Ouagadougou sont innombrables….
Au même moment, les villages de Bouan et de Kera voient leur population se vider progressivement au profit des villes créant des exactions imminentes.
De l’autre côté du Tuy, Kero et Ouakuy en ont déjà fait les frais ; ils sont à Bereba en vue d’aller plus loin. Comment faire ? Où aller ?
Hier, devant les statues de Saint Joseph, devant le tabernacle que je rangeais, j’ai demandé à Saint Joseph de garder la maison en attendant qu’un service reprenne à Ouakara… Mais quand ? »
Une grande intention de prière à partager… ».