La conférence épiscopale du Mozambique, réunie en assemblée plénière, a publié, le 16 avril 2021, une déclaration sur la situation de la population du diocèse de Pemba, dans la province de Cabo Delgado.
Depuis octobre 2017, cette province de l’est du Mozambique, où vit le tiers des musulmans du pays, est la cible d’attaques perpétrées par des groupes armés se réclamant de l’organisation État islamique. En mars dernier, des djihadistes ont attaqué la ville de Palma, faisant des centaines de morts et des milliers de déplacés ; les affrontements continuent depuis cette date à Palma et d’autres localités de la province. Toutes ces attaques ont entraîné une grave crise humanitaire.
Dans leur déclaration publiée à l’issue de leur première assemblée plénière de 2021, les évêques de l’Église catholique déclarent : « À Cabo Delgado, des personnes sans défense sont tuées, blessées et maltraitées. Elles voient leurs biens pillés, l’intimité de leurs foyers violée, leurs maisons détruites et les corps de leurs proches profanés. »
Les membres de la conférence épiscopale expliquent que cet état de fait « augmente et consolide la perception que derrière ce conflit se cachent des intérêts de nature et d’origine diverses, à savoir ceux de certains groupes de s’emparer de la nation et de ses ressources ». Des ressources qui devraient être mises au service de la population pour le développement et l’augmentation des infrastructures, au lieu d’être « soustraites, dans un manque total de transparence, alimentant la révolte et la rancœur, en particulier dans le cœur des jeunes, et devenant une source de mécontentement, de division et de deuil ».
L’absence de conditions pour une vie décente et le manque d’espoir dans l’avenir poussent les jeunes, affirment les évêques, vers la criminalité et le terrorisme.
« Comment les jeunes peuvent-ils avoir des perspectives si le pays lui-même semble n’avoir aucune direction, aucun projet commun dans lequel ils sont invités à être des collaborateurs actifs et qui nourrit leur espoir ? », posent-ils dans leur déclaration.
Réaffirmant la pérennité de leur engagement à collaborer avec l’État en faveur du bien de la nation, dans les domaines de la santé, l’éducation et le développement humain, les évêques indiquent qu’ils continueront à « redoubler d’efforts pour aider les personnes démunies et accueillir les personnes déplacées, en leur offrant écoute et consolation, ainsi que des moyens de soutien partagés par les croyants » et ils invitent le peuple à garder l’espoir car :
« L’espérance est audacieuse, elle sait regarder au-delà des conforts personnels, des petites sécurités et compensations qui réduisent l’horizon, pour s’ouvrir aux grands idéaux qui rendent la vie plus belle et plus digne. Marchons dans l’espérance !