Le cardinal camerounais Christian Tumi, archevêque émérite de Douala, est décédé samedi 3 avril 2021.
L’un des derniers engagements du cardinal Tumi aura été son implication dans la résolution du conflit dans les régions anglophones du Cameroun.
Brièvement enlevé en novembre 2020 par un groupe sécessioniste, le Cardinal de 90 ans avait publié un mois plus tard le récit Ma nuit en captivité, dans lequel il reprend sa position sur le conflit : « Je ne soutiens pas ces personnes dans la brousse, bien que le gouvernement me soupçonne d’être l’un de leurs partisans. Je ne suis pas d’accord avec ce qu’ils font (…) Je ne soutiens pas la répression du gouvernement, qui a conduit à la prise d’armes. Je maintiens ma neutralité. Tout ce que je veux, c’est que les armes se taisent et que la paix revienne dans le pays », écrivait-il.
Né le 15 octobre 1930 près de Kumbo dans la province anglophone du Nord-Ouest, Christian Wiyghan Tumi a été évêque de Yagoua (Extrême-Nord) puis archevêque de Garoua (Nord), avant d’être nommé archevêque de Douala en 1991, année marquée par une série d’opérations ville morte et de manifestions dans la capitale économique du pays. Celui qui a été créé cardinal en 1988 s’affirme comme une autorité morale incontournable, un militant de la démocratie qui n’hésite pas à s’opposer au pouvoir en place. Au point qu’on l’a même soupçonné de vouloir se présenter aux élections présidentielles de 2004.
Dans un télégramme adressé à Mgr Samuel Kleda, successeur du cardinal Tumi au siège de Douala, le pape François salue sa mémoire : « Le cardinal Tumi marqua de manière inoubliable l’Église ainsi que la vie sociale et politique de son pays, s’engageant toujours courageusement pour la défense de la démocratie et la promotion des droits humains ».