Depuis 30 ans, le 16 juin marque la journée mondiale de l’enfant africain, fixée par l’Organisation de l’unité africaine (aujourd’hui Union africaine), pour commémorer les émeutes du 16 juin 1976 à Soweto (Afrique du Sud). Des milliers d’étudiants y marchaient pour leur droit à l’enseignement et à l’égalité, et des centaines de jeunes ont été tués et blessés par le régime de l’apartheid.
La moitié de la population africaine est âgée de moins de 18 ans, ce qui fait de l’Afrique un continent jeune et dynamique, où la situation des enfants reste préoccupante. La journée du 16 juin vise donc à sensibiliser à la situation des enfants en Afrique, en appelant les dirigeants à assurer à tous l’accès aux soins et à l’éducation, et à leur donner la possibilité de défendre leurs droits. Chaque année, les gouvernements, organisations internationales et ONG discutent des défis et des opportunités « face à la pleine réalisation des droits des enfants en Afrique ».
Organisée chaque année autour d’un thème, la journée 2021 sera axée sur : « 30 ans après l’adoption de la Charte : accélérer la mise en œuvre de l’Agenda 2040 pour une Afrique digne des Enfants ». L’Agenda 2040, adopté en 2016, est un agenda de 25 ans visant à réaliser des progrès stratégiques à long terme dans la mise en œuvre des droits de l’enfant en Afrique. Mettant l’accent sur les enfants, il s’inscrit lui-même dans l’Agenda 2063, élaboré en mai 2013 par les dirigeants africains lors de la célébration du 50e anniversaire de l’Organisation de l’unité africaine/Union africaine. Ils y prenaient l’engagement d’accélérer la croissance, le développement et la prospérité sur le continent d’ici 2063, en développant sept « aspirations » pour l’Afrique « que nous voulons » , aspirations qui résultent d’un processus de consultation de toutes les parties prenantes du continent, y compris les jeunes, les femmes et la diaspora.
Sept aspirations pour une Afrique prospère, libre, unie, où règnent la démocratie, la paix et le droit ; une Afrique fondée sur le panafricanisme, des valeurs et une éthique ; une Afrique qui axe son développement sur ses populations, se fondant sur le potentiel des peuples africains, en particulier les femmes et les jeunes, et l’attention apportée à ses enfants.
Dans ce contexte, l’Agenda 2040 de l’Afrique pour les enfants est le suivant : favoriser une Afrique digne des enfants en tenant compte de la vision sur les enfants de l’Agenda 2063, dont le paragraphe 53 considère que « les enfants africains devront se réaliser à travers la mise en œuvre totale de la Charte sur les droits et le bien-être de l’enfant ».
L’Agenda 2040 lui aussi formule une série d’aspirations :
La Charte africaine sur les droits de l’enfant, dont l’application est contrôlée par le Comité sur les droits de l’enfant, offre un cadre juridique efficace pour l’amélioration des droits de l’enfant.
Un cadre institutionnel, politique et législatif protecteur des droits de l’enfant est en place dans tous les États.
La naissance de chaque enfant et d’autres informations vitales sont enregistrées.
Chaque enfant survit et a une enfance saine.
Chaque enfant grandit bien alimenté et a un accès aux nécessités de la vie.
Chaque enfant bénéficie pleinement d’une éducation de qualité.
Chaque enfant est protégé contre la violence, l’exploitation, les négligences et les abus.
Les enfants bénéficient d’un système de justice pénale spécifique.
Chaque enfant est préservé contre les conséquences des conflits armés, d’autres catastrophes ou des situations d’urgence.
Le point de vue des enfants africains compte.
L’édition 2021 de la journée de l’enfant africain, rappelant le sacrifice des jeunes de Soweto, remettra au centre des préoccupations l’enfant et la protection de ses droits, dans le rêve d’une Afrique libérée de la violence et de la guerre et où la voix de chacun compte.
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Photo : Adriano Cunha Lima