L’Église en Afrique
L’Église en Afrique
Bénin
En 1637, une première tentative d’évangélisation avec la fondation d’une mission à Ouidah par les Capucins se solde par un échec.
En 1860, l’évangélisation du Dahomey est confiée à la Société des Missions Africaines (SMA), fondée par Mgr de Marion-Brésillac. Le Dahomey devient Préfecture Apostolique en 1883, puis Vicariat Apostolique en 1901. Il était devenu un protectorat français en 1892.
En 1914, c’est l’inauguration du futur Séminaire Saint-Gall et l’ordination du premier prêtre africain, le père Thomas Mouléro Djogbenou, en 1928.
En 1960 : Indépendance du Bénin.
Mgr Bernardin Gantin devient archevêque de Cotonou. Il sera créé cardinal en 1977.
En 1990, la Conférence nationale est présidée par Mgr Isidore de Souza, surnommé « père de la démocratie béninoise ».
Le pape Saint Jean-Paul II visitera deux fois le pays : en 1982 et en 1993. Et en 2011, le pape Benoît XVI viendra pour remettre aux représentants des conférences épiscopales africaines, l’exhortation apostolique Africae Munus.
Le Bénin compte aujourd’hui dix diocèses, et environ 27% de la population est catholique.
Cameroun
L’histoire de l’Église au Cameroun commence en Allemagne en 1889, par le baptême de KwaMbange, un jeune Camerounais envoyé étudier en Allemagne. Mais la fondation de l’Église catholique au Cameroun est datée de 1890, lorsque les premiers Pallottins allemands débarquent à Douala, sur la côte ouest, puis fondent Marienberg. Ils sont conduits par Henri Vieter, préfet apostolique puis premier évêque du Cameroun.
Avec les Pallottins allemands, remplacés en 1914 par des missionnaires français et anglais – Missionnaires du Sacré-Cœur, Spiritains et Pères de Mill Hill, c’est le sud du pays qui est évangélisé. La partie nord le sera à partir de 1946 par les Oblats de Marie Immaculée conduits par Mgr Yves Plumey, assassiné à Ngaoundéré en 1991.
Le Cameroun compte aujourd’hui 26 diocèses. Les catholiques sont estimés à plus de 3,5 millions, représentant 33% de la population.
Le pape Jean-Paul II est allé au Cameroun en août 1985 pour y promulguer l’exhortation apostolique Ecclesia et le pape Benoît XVI en mars 2009.
République Démocratique du Congo (RDC)
À la découverte de l’embouchure du fleuve Congo par l’explorateur portugais Diego Cão en 1482, le royaume du Kongo était déjà fortement établi, avec une administration relativement centralisée.
Neuf ans après la découverte, soit en 1491, les franciscains et les dominicains sont venus assurer la première prédication de l’Évangile et ont construit la première église à Mbanza-Kongo. De nombreuses personnes seront baptisées, mais sans une bonne instruction à la vie chrétienne.
Vers 1873, les Missionnaires de la Congrégation du Saint-Esprit débarquent sur la côte congolaise. Ils tentèrent de donner une nouvelle impulsion à l’évangélisation. En 1878, viendront les Missionnaires Évangéliques Suédois.
La deuxième phase de l’évangélisation se déroule surtout de 1885 à 1960. Elle était essentiellement l’œuvre des missionnaires belges. Lorsque le Congo est reconnu comme une propriété privée du roi Léopold II à la fin de la conférence de Berlin (1884-1885), ce dernier permit aux missionnaires belges de s’y établir. C’étaient des baptistes, des évangélistes et des catholiques dont certains dépendaient du cardinal Charles Lavigerie, fondateur des Pères Blancs (1868) et des Sœurs Missionnaires de Notre Dame d’Afrique (1869). Le roi sollicitera également la collaboration des Pères de Scheut et des Jésuites pour la mission d’évangélisation du Congo.
Aux Pères Blancs furent confiés la partie orientale du pays (le Lualaba et le Tanganyika), les Jésuites la partie occidentale (le Kwango) et les Scheutistes le centre du pays. La collaboration Église-État débouchera sur un concordat le 26 mai 1906. La colonisation et l’évangélisation étaient fortement imbriquées et il n’était pas possible pour les congolais de faire la démarcation du temporel et du spirituel. Cette duplicité se prolongera jusqu’à l’époque du Congo-Belge (1908-1960).
Après l’indépendance du Congo (1960), ce grand chantier de l’annonce de la bonne nouvelle en profondeur est assuré par le clergé autochtone dans les églises particulières. On compte à ce jour en RDC 47 diocèses regroupés en 6 provinces ecclésiastiques. L’immensité de ces circonscriptions ecclésiastiques, reste une difficulté évidente pour pouvoir rejoindre tous les hommes et les femmes dispersés à travers leurs milieux de vie et de travail (1).
P. Joël Mambe
(1) : CONFÉRENCE ÉPISCOPALE NATIONALE DU CONGO, Ordo 2012-2013, éditions du Secrétariat de la CENCO, Kinshasa, p. 7.
Mali
Les Pères Spiritains ont fondé la première communauté chrétienne à Kita, dans la région de Kayes, au Soudan français, à partir du 20 novembre 1888. Les Sœurs de saint Joseph de Cluny sont venues les rejoindre quelques années plus tard.
À partir de 1895, les missionnaires d’Afrique (Pères Blancs) et les Sœurs missionnaires de Notre Dame d’Afrique (Sœurs Blanches) leur succédèrent. Le nombre des missionnaires va augmenter régulièrement ainsi que celui des religieuses et des prêtres autochtones, surtout après l’indépendance du Mali en 1960.
Aujourd’hui, le Mali compte six diocèses : Bamako, Kayes, Mopti, San, Ségou et Sikasso. Le cardinal Jean Zerbo est l’archevêque de Bamako ; Mgr Jonas Dembélé, évêque de Kayes, est le président de la Conférence épiscopale. Mgr Jean-Baptiste Tiama, évêque de Mopti, est aussi l’administrateur apostolique du diocèse de Sikasso. L’abbé Frédéric Koné est l’administrateur diocésain de San et Mgr Augustin Traoré est évêque de Ségou.
Il est difficile d’avoir des statistiques exactes, mais on estime que les chrétiens représentent environ 5 % de la population malienne qui est musulmane à plus de 90 %. Avant 2012 et l’insécurité qui s’est installée progressivement dans tout le pays, un climat de dialogue et même de fraternité existait entre musulmans, chrétiens et adeptes des religions des ancêtres.
Vivement que la paix revienne dans ce beau pays ! Merci de prier avec les Maliens pour cela.
Pierre Diarra
Cent ans de catholicisme au Mali.
Approche anthropologique et théologique d’une rencontre (1888-1988) de Pierre Diarra
L’Église qui est au Mali a eu cent ans en 1988. Après les célébrations du centenaire de l’arrivée des premiers missionnaires, elle poursuit sa mission par un engagement de plus en plus intensif dans le dialogue interreligieux, l’inculturation et le développement, en particulier la santé et l’éducation.
Mozambique
Parler du Mozambique, c’est parler d’un carrefour de peuples, de cultures et de religions.
Le Mozambique a une superficie de 799 380 km2, avec 98 % de terres et 2 % des eaux intérieures. Selon le recensement de 2017, la population totale est de 28 861 863 habitants. La population urbaine est de 33,4 % et la population rurale de 66,6 %. La densité de population est de 32,2 hab. / km2.
L’Église catholique du Mozambique comprend trois archidiocèses et neuf diocèses.
D’un point de vue religieux, l’État mozambicain est défini comme « un État laïc ». C’est pourquoi il n’y a pas de religion officielle. Cependant, le pays se caractérise par une véritable « mosaïque de religions ». Le 4e recensement général de la population et des logements de 2017 a révélé qu’au Mozambique, les deux confessions religieuses les plus importantes sont les chrétiens avec 27,2 % de fidèles et les musulmans avec 18,9 % de fidèles. 40 % de la population pratiquent la « religion traditionnelle » africaine bantoue ; et les 13,9 % restants se déclarent sans religion. Il semble que les régions rurales ont des cultes traditionnels comme religion prédominante. La population urbaine est majoritairement chrétienne ou musulmane.
Historiquement, le Mozambique était une ancienne colonie et province d’outre-mer du Portugal. Il a obtenu son indépendance le 25 juin 1975. Des données archéologiques indiquent qu’au 3 ème siècle, le territoire qui forme aujourd’hui le Mozambique a commencé à être peuplé de personnes de langue bantoue, originaires de la région des Grands Lacs, connaisseurs de l’agriculture, de l’élevage et de la métallurgie du fer.
Le contexte socioculturel mozambicain peut être défini comme « hétérogène » car il est composé d’une multiplicité de groupes ethnolinguistiques, de cultures, de religions, etc. Tous provenaient du peuple bantou.
P. Eduardo Mouzinho Suana
Niger
Le Niger est un vaste pays sahélien qui couvre une superficie de 1 267 000 km2 dont les ¾ sont désertiques. Au plan religieux, les estimations officielles les plus récentes situent le taux d’islamisation au Niger à 99 % avec à peine 1% de chrétiens, sans oublier la religion traditionnelle qui est présente avec un faible taux.
L’œuvre d’évangélisation au Niger fut marquée par quatre temps :
a) Le temps des labours qui fut l’œuvre des pères de la Société des Missions Africaines (SMA) qui fondèrent la première mission catholique à Niamey en 1931, avec le père François Faroud (SMA) qui deviendra le premier Préfet Apostolique de Niamey en 1942.
b) Le temps des semailles qui fut l’œuvre des Pères Rédemptoristes (CscR) jusqu’en 1961. C’est le temps où l’on prend conscience que l’évangélisation est faite d’abord de témoignages et de présence continue pour susciter et vivre la fraternité entre croyants dans un contexte très islamisé.
c) Le temps de la germination où des petites communautés chrétiennes naissent et s’organisent sous l’impulsion de trois évêques européens successifs avec la collaboration de nombreuses congrégations religieuses.
d) Le temps de la croissance avec un clergé diocésain local, des laïcs nigériens formés et engagés au service d’une Église très minoritaire conduite par le premier archevêque nigérien, Mgr Laurent Lompo depuis 2015.
L’Église du Niger, composée de deux diocèses, vit sa foi bien enracinée dans les réalités nigériennes avec beaucoup d’espérance malgré les menaces, les enlèvements et les tueries des Djihadistes de tous bords qui se manifestent depuis quelques années au Niger comme dans tout le Sahel.
Mgr Michel Cartatéguy (SMA – Archevêque émérite de Niamey)