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L’Église doit répondre aux besoins des jeunes qui « retournent au paganisme »

1 Oct, 2024

Au Nigeria, alors que de nombreux dirigeants catholiques s’inquiètent de l’influence du pentecôtisme, les catholiques du sud-est du pays ont une tout autre inquiétude.
Dans les régions rurales de ce pays d’Afrique de l’Ouest, le nombre de jeunes participant à la messe dominicale a chuté et continue de baisser, car beaucoup d’entre eux se tournent vers le paganisme.

Présent dans la région, le père Vitalis Anaehobi, secrétaire général de la Conférence épiscopale régionale de l’Afrique de l’Ouest (RECOWA), déclare que la plupart des jeunes à qui il a parlé sont affligés par des « difficultés de la vie » telles que la pauvreté, le chômage et « l’échec de l’Église à les protéger » alors que les attaques contre les chrétiens se poursuivent dans le pays où la persécution religieuse est l’une des plus élevées au monde.

« La plus grande crainte que nous ayons, en particulier dans le sud-est du Nigeria où je suis basé, est le fait que les jeunes reviennent à la religion traditionnelle ».

Le père Anaehobi  affirme qu’au cœur de cette tendance inquiétante se trouve l’insécurité croissante dans la région : « Il y a la fausse croyance selon laquelle, face à l’insécurité actuelle dans la région, le christianisme ne peut protéger personne. [Les jeunes] croient qu’avec la religion traditionnelle, ils peuvent obtenir un moyen de se protéger », a-t-il déclaré.

Pour encourager les jeunes ruraux à rester dans l’Église, le prêtre a suggéré que l’Église au Nigeria repense son rôle et cherche des moyens pratiques d’autonomiser les jeunes dans le pays : « En enseignant et en donnant de l’espoir, nous devons aller à la rencontre de ces jeunes là où ils se trouvent. Ils sont à la recherche de solutions à leur pauvreté et à leur chômage. L’Église n’a peut-être pas les moyens de trouver un emploi pour nos jeunes, mais nous pouvons organiser des programmes de mentorat pour eux et faciliter leur lien avec des recruteurs potentiels », affirme-t-il.

L’archevêque d’Abuja, Mgr Ignatius Ayau Kaigama, tire la sonnette d’alarme sur l’émergence d’un groupe se faisant appeler « Vieux-catholiques » : « Nous avons un nouveau groupe qui arrive, qui s’appellent eux-mêmes ‘Vieux-catholiques’, et ils installent des églises partout et sèment la confusion parmi les gens », a déclaré l’archevêque, ajoutant que certains membres sont habillés en prêtres catholiques et célèbrent des liturgies similaires à la messe.

« Beaucoup de gens suivent ce groupe. En tant qu’évêques, nous sommes très attentifs à veiller et à éclairer notre peuple pour qu’il fasse très attention à ne pas tomber dans ses pièges. Ce n’est pas sain du tout pour nous », a-t-il déploré.

 

Photo : Père Vitalis Anaehobi ©ACI Afrique

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