L’Église d’Afrique prend de l’ampleur, l’Église d’Europe a perdu « sa boussole intérieure », selon le nonce au Kenya, l’archevêque Hubertus van Megen :
« Les enseignements de la société occidentale sur l’avortement, l’euthanasie, la théorie du genre, sont des symptômes évidents d’une société qui a perdu sa boussole intérieure et qui flotte impuissante sur la mer tempétueuse des désirs humains, secouée et affaiblie à tous les égards ».
L’Église en Afrique, qui a longtemps été considérée comme un territoire missionnaire, a évolué et se renforce par rapport à l’Église en Europe qui semble s’être « affaiblie » précise l’archevêque de Kinshasa, le cardinal Ambongo.
« L’Église d’Afrique a toujours été considérée comme une fille de l’Église d’Europe. Mais aujourd’hui, à juste titre, on peut dire qu’il s’agit d’Églises sœurs. L’Église d’Europe est affaiblie, l’Église d’Afrique est toujours plus forte », a-t-il déclaré en mai dernier.
Les habitants du continent africain joueront un rôle de premier plan dans l’avenir du catholicisme.
Citant l’incroyable croissance de l’Église en Afrique, qui compte aujourd’hui 250 millions de fidèles de plus qu’il y a 125 ans et qui devrait accueillir un catholique sur trois dans le monde d’ici 2050, le cardinal Protase Rugambwa, actuellement archevêque de Tabora en Tanzanie, a déclaré qu’il était « vrai » que « l’avenir de l’Église se trouve en Afrique ».
« Qu’est-ce que l’Église, après tout ? Nous parlons de la présence des gens, des croyants, des adhérents, des disciples. En Afrique, il ne fait aucun doute que si l’on compte ceux qui ont été baptisés, leur nombre augmente chaque jour.
Mais l’Église en Afrique est confrontée à de « grands défis », tels que les obstacles à la formation de prêtres de qualité pour servir son peuple, la montée du sectarisme chrétien, ainsi que les pressions idéologiques venant de l’extérieur » rajoute-il.
Photo : Église Saint Philippe, Yaoundé, Cameroun.