Luca Attanasio était ambassadeur d’Italie en RDC. Avec son garde du corps italien, Vittorio Icovacci et leur chauffeur congolais, Mustapha Milambo, il a été assassiné le 22 février 2021 à 25kms de Goma, dans le Nord-Kivu, lors de l’attaque d’un convoi de l’ONU. Invité par des fonctionnaires du Programme Alimentaire Mondial, Luca Attanasio était en route pour visiter une école.
Âgé de 43 ans et bon connaisseur de l’Afrique, il était en poste à Kinshasa depuis 2017, venant du Nigeria, et il avait travaillé auparavant au Maroc où il a rencontré son épouse Zakia Seddiki.
Ensemble, ils ont créé une ONG, “Mama Sofia”, qui vient aujourd’hui en aide à des enfants des rues congolais et garantit une assistance à leurs mères. Ils ont reçu en octobre 2020 le prix Nassiriya de la paix « pour son engagement en faveur de la paix entre les peuples » et « pour avoir contribué à la réalisation d’importants projets humanitaires, en se distinguant par son altruisme, son dévouement et son esprit de service en soutien aux personnes en difficulté ».
Luca Attanasio avait visité à plusieurs reprises l’hôpital de Panzi où il avait rencontré le docteur Denis Mukwege. Prix Nobel de la paix en 2018.
Interrogé sur son rôle d’ambassadeur, il expliquait : « Ma femme et moi avons trois enfants, la plus grande a 3 ans et demi, et les jumelles deux ans et demi. Quand je dis que nous vivons au Congo, tout le monde est surpris, mes compatriotes disent même que c’est dangereux, mais être ambassadeur c’est un peu comme une mission, quand tu représentes les institutions, tu as le devoir moral avant tout de donner l’exemple, et les familles au Congo élèvent des enfants. Ma femme a donc décidé que nous devions être ambassadeurs et représentants de l’État ensemble. »
Homme avant d’être ambassadeur, Luca Attanasio s’était donné une double mission : représenter son pays comme diplomate européen mais aussi être attentif aux pauvres, faire pour eux ce qu’il pouvait, à titre personnel. Il laisse au Congo le souvenir d’un homme de cœur, et beaucoup témoignent de sa proximité, de sa simplicité, de son sourire. Il a été le premier ambassadeur à visiter l’Est du Congo. « Un ami passionné par l’Afrique », ainsi le qualifie la Communauté de Sant’Egidio dans un communiqué qui salue « son grand professionnalisme et son humanité ».